Jeremy Corbell, journaliste d'investigation spécialisé dans les phénomènes aériens non identifiés (UAP) mais aussi et surtout de photos de ballons, a récemment publié une nouvelle vidéo d'un OVNI surnommé "Gimbal" en raison de sa ressemblance avec la célèbre vidéo "Gimbal" de 2015. Cette nouvelle séquence, filmée en 2008 par le sergent Matt P. Davis du Corps des Marines des États-Unis lors d'une mission en Irak, montrerait un objet volant non identifié capturé en imagerie infrarouge dans une zone de combat active.
Selon le sergent Davis, l'objet observé n'avait pas de surfaces de contrôle de vol conventionnelles et présentait une forme similaire à celle de la vidéo "Gimbal" de 2015. Il a décrit l'objet comme ayant une forme de soucoupe avec une légère protubérance sur le dessus. L'objet s'est élevé du sol, a oscillé latéralement, puis a continué à monter, sans produire de bruit de rotor ni de souffle d'hélice, caractéristiques des aéronefs traditionnels.
Cette vidéo a été présentée dans la série documentaire "UFO Revolution" de Jeremy Corbell, disponible en streaming sur Tubi.
Jeremy Corbell se présente comme un journaliste d’investigation spécialisé dans les phénomènes aériens non identifiés (UAP), mais son travail est souvent critiqué pour son manque de rigueur scientifique et sa tendance à exagérer l’importance de ses révélations. Il est surtout connu pour avoir diffusé des vidéos prétendument classifiées de l’armée américaine, qu’il présente comme des preuves troublantes de la présence d’objets volants mystérieux.
Cependant, plusieurs de ses "scoops" se sont révélés être bien moins impressionnants que ce qu’il annonçait. Un exemple frappant est l’affaire des fameuses photos de ballons. Corbell a publié des images prétendument extraordinaires d’objets volants, qui se sont avérées être… de simples ballons ou d’autres artefacts bien identifiés. Cette tendance à présenter des phénomènes ordinaires sous un jour sensationnaliste a conduit de nombreux sceptiques à le considérer comme un promoteur de récits exagérés plutôt qu’un véritable enquêteur sérieux.
Voici quelques exemples de ses UAP/Ballons :
Dans le cas du "nouveau Gimbal" de 2008, la même question se pose : Corbell met-il en avant une véritable anomalie, ou s’agit-il d’une énième tentative de transformer une méprise en événement extraordinaire ? Comme souvent, les preuves concrètes manquent, et les experts en aéronautique et en imagerie infrarouge rappellent que des explications bien plus banales, comme des illusions d’optique ou des erreurs d’interprétation des capteurs, sont souvent écartées trop rapidement par les partisans du sensationnalisme.
Au final, Corbell apparaît moins comme un enquêteur neutre que comme un habile communicateur, transformant des cas triviaux en mystères fascinants pour un public avide de récits extraterrestres.
Pour en savoir plus, vous pouvez visionner l'interview du sergent Matt P. Davis réalisée par Jeremy Corbell et George Knapp, où ils discutent en détail de cette rencontre avec l'UAP en Irak.
La vidéo du Gimbal de 2008 :
Pour essayer d'en savoir un peu plus, d'analyser cette vidéo, j'ai demandé l'avis d'un expert dans le domaine qui n'est autre que Bruno Lefebvre, grand ami d'UFO Conscience et intervenant régulier dans l'émission spéciale sur ma chaîne.
Voici sa réponse :
La forme de l'objet trahit sa fausseté. En premier lieu, l'objet se déplace en deux dimensions, comme une image d'un jeu vidéo. Ensuite, elle ne subit aucun changement de forme dû à la perspective normale qu'offre tout objet qui bouge. Un avion qui ferait ces mouvements angles dans le temps de ses déplacements : de plus bas à plus élevé que l'appareil (peut importe la sorte) on verrait un avion vue de haut puis vue de bas, etc. Le mieux étant l'ennemi du bien, le (la, les) réalisateur(s) de ce clip ont observé la caractère plat des informations obtenus par ce supposé appareillage radar ou optique de vision nocturne. Alors un seul "objet" semble donc défier les lois de la physique etc, alors que l'ensemble de l'image est une fabrication grotesque. De plus, nous ne voyons pas l'image, mais l'image de l'image, filmée par une caméra qui tient dans la main et qui nous afflige d'une instabilité propre à nous étourdir (et, en ajoutant une couche visuelle pratique pour masquer le trucage autrement instantanément repérable).
La série dans laquelle ce scoop supposé est exploité est une production avec du budget. Sa conception réussit la quadrature du cercle qui consiste à jouer dans les mythes fondateurs américain :
1 : La renommé et le sérieux de la Maison Blanche et du gouvernement.
2 : la liberté d'expression constitutionnelle qui permet au citoyen de critique le dit gouvernement (ici avec un montage laissant à comprendre que le gars s'est présenté aux "auditions/earings" alors qu'il ne fait que palabrer et jurer dans le vide.
3 : l'identité américaine : passant par le gars lui-même, son assurance, son look actuel, sa tête de type qui a participé au coup d'état du 6 janvier 2021 (les images de lui dans des corridors alors qu'il critique la lenteur du gouvernement est directement inspiré des images d'actualités prises en direct ce jour là.
4 : recours à une americana universellement codifié : le coffre-fort vintage, la carafe d'alcool (vide) sur son bureau, etc.
5 : le recours au style reportage télé ou documentaire rythmé (que Michael Moore a aussi employé mais avec du contenu menant à la Palme d'Or et à l:Oscar). Le genre documentaire est une proposition formelle comme toutes les autres avec ses règles d'efficacité.
6 : l'armée américaine : objet profondément ancré dans les mythes fondateurs (grâce à une incessante propagande) qui rejoint les enfants, la famille, le vrai monde et tenant sur ses épaules le courage des individus créant un front face à l'adversité ou simplement l'ennemi. La vidéo vient des militaires et on utilise abondamment de vraies images de l'armée américaine déployée dans la zone ennemie du Moyen-Orient, point très sensible chez le peuple.
Bref, c'est du lourd à contenu quasi nul, une forme efficace remplie de rien soit d'un trucage sur lequel on palabre tellement vite qu'il n'y a aucun espoir de réflexion chez le spectateur qui n'y voit que du feu et qui répondra avoir vu un ovni parce que l'info est entièrement enroulé dans des patterns qui lui sont familiers, mais sans aucune réflexion, du prêt à gober comme les vomissures de Trump.
Une production si professionnelle coûte très chère mais s'assure une diffusion internationale, sinon mondiale si c'est un autre machin de médias sociaux qui ont, tout naturellement, la bénédiction ultime d'on ne sait qui.
Bruno est né en juin 1963 à Montréal. Il vit et travaille à Québec, principalement dans les domaines de la vidéo corporative et de la mise en page. Il a également travaillé comme animateur / chroniqueur / recherchiste / monteur / réalisateur pour une station de radio communautaire, le 88,3 CKIA-FM, après quelques années de bénévolat au micro. Il est invité régulièrement à l’émission WEB UFO Conscience, en France, et à l’émission Zone parallèle au 96,9 CJMD-FM à Lévis. Son intérêt général pour le cinéma l’a fait étudier en communication et en études cinématographiques. En tant que réalisateur de courts-métrages vidéo indépendants, ses œuvres ont été vues à la télévision du Québec, dans internet et dans des festivals un peu partout sur la planète.
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Olivier de Sedona
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